Elément vital pour l’homme et la nature, traditionnellement considérée comme un don du ciel, l’eau est une denrée rare, inégalement répartie sur la planète où de très nombreuses populations n’y ont pas accès. On estime à 232 millions de personnes, vivant dans 26 pays, qui souffrent de pénurie d’eau. Dans son Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau 2014, rendu public le 21 mars, l'ONU estime que 3,5 milliards de personnes ne bénéficient pas d'une eau sûre, propre, accessible et abordable. Toutes les activités humaines, qu’elles soient de consommation ou de production, sont demandeuses d’eau. La gestion de la ressource eau est, pour la communauté internationale, le sujet d’une préoccupation constante. En raison de la répartition inégale de l’eau douce (neuf pays se partagent 60 % des ressources en eau douce du monde), de son offre limitée et d’une demande sans cesse croissante, notamment liée à l’accroissement démographique et à la croissance économique, l’eau est devenue un enjeu stratégique et, conséquemment, un enjeu de politique nationale et internationale. Le maintien au plan régional de la paix et de la sécurité, la production alimentaire mondiale, la protection des écosystèmes et, bien sûr, les effets d’un manque de qualité de l’eau et d’assainissement sur la santé humaine, sont autant de défis posés à l’humanité. En Tunisie comme dans la plupart des pays autour de la Méditerranée soumis aux mêmes conditions climatiques, la question de l’eau est cruciale. Le pays a un potentiel de ressources estimé à 4,8milliards de m3, et la dotation par habitant qui est de 450 m3 /an/habitant, se situe en dessous du seuil de pauvreté hydrique. La Tunisie a soif. De nombreuses zones n’ont pas accès à ce droit humain élémentaire qu’est l’eau potable. Qu’en sera t-il demain ? Quelles mesures préconiser pour limiter les dégâts ? Quelles solutions pour prévenir une catastrophe annoncée ? Nul projet de développement ne pourra éluder le paramètre eau. La solution de désalinisation de l’eau de mer est déjà appliquée. Avons- nous les moyens de relever ces multiples défis ?