RCC 2008
Tunis du 1er au 8 mai 2008
Une chose est sûre, à la rencontre de l’escale tunisoise de la Biennale, il y aura, d’abord, cet intense désir de danse que les Rencontres Chorégraphiques de Carthage ont, depuis des années, soigneusement cultivé chez le grand public. L’autre point qui mérite une mention spéciale, c’est l’esprit de partenariat exemplaire entre Culturesfrance et Ness El Fen qui préside à la mise en œuvre de la présente édition.
Dans la tradition du pays, Ness El Fen dressera grandes tentes et déroulera tapis rouge ; mille flambeaux s’allumeront pour offrir à la manifestation nomade une oasis à la mesure d’une caravane chargée de tous les talents, de toutes les promesses, de toutes les audaces du continent.
Conscients des enjeux de notre mission, et de la nécessité d’être à la hauteur des attentes des participants, nous avons à coeur de faire de ces 7es Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien une édition à la fois ambitieuse, fédératrice et résolument engagée au service des artistes, de leurs œuvres et de leur devenir.
Au fil des éditions, le concours des pièces collectives a confirmé sa multiple fonction de révélateur de talents et de tremplin pour la diffusion et la reconnaissance de l’art chorégraphique africain sur les scènes du monde. Un succès qui ne se dément pas à voir la profusion de propositions soumises au comité de présélection.
Clé de voûte de la Biennale, la compétition s’enrichit, cette année, d’une section dédiée aux pièces en solo écrites et interprétées par un chorégraphe. Exercice difficile s’il en est, le solo est cette épreuve solitaire de mise à nu qui expose son auteur à un risque, sans filet de protection. C’est pourquoi il nous a semblé important de donner cet élan aux jeunes créateurs afin qu’ils prennent confiance en eux, passent à l’acte, sortent de l’anonymat et assument leur travail aux yeux de professionnels avec, pour le meilleur d’entre eux, la perspective d’une récompense sous forme d’aide à la création et à la diffusion.
Cette année, la Biennale prend un autre pari sur l’avenir en assumant une dimension pédagogique inédite. La section « Repérages » est une véritable rampe de lancement au profit des étudiants de la première promotion du Centre Méditerranéen de Danse Contemporaine de Tunis : les jeunes danseurs se voient accorder la chance de confronter leurs premières créations en solo aux exigences de la scène et au regard des nombreux professionnels présents.
Conçue sous le signe de l’union et du brassage des différences, l’édition 2008 de la Biennale se veut le point de ralliement des expressions et des expériences venues des quatre coins du continent. A la faveur de cette transhumance, la danse africaine franchira d’un pied ailé tous les obstacles pour faire jonction avec les composantes arabe et méditerranéenne de l’Afrique. C’est ainsi que le programme enrichit sa palette avec un plateau des créations de chorégraphes arabes. D’auteurs confirmés ou en devenir, en solo ou en collectif, les œuvres donneront à voir ce qui anime, ce qui fait rêver, ce qui interpelle, ce qui fait sens aux yeux des artistes de cette région du monde. La rencontre promet de belles joutes entre des cultures, des univers, des rythmes et des langages qui ont tant à partager.
Assumant pleinement son credo, Danse l’Afrique danse ! ne pouvait manquer de convier à sa fête ceux qui ont écrit les belles pages de son histoire. Un des moments forts du programme offrira au public tunisien le loisir d’apprécier les prestations des anciens lauréats que le talent et le travail ont conduits sur les chemins du succès en un parcours dont Tunis se veut une escale privilégiée.
Rassembleuse, entreprenante et festive, la Biennale a pu, sur le socle de l’expérience et de la maturité, se forger une vision qui lui permet, aujourd’hui, d’être au diapason de la réalité africaine, à travers le prisme à large spectre de l’expression chorégraphique. La responsabilité qui en découle est grande. Engager une réflexion sur sa propre mission et son impact sur l’avenir de la création contemporaine, canaliser les énergies, les moyens et les savoirs au bénéfice des créateurs, aider à améliorer leurs conditions de travail et de vie de manière à enrayer la fuite des talents vers l’étranger, tels sont les objectifs que se fixe la Biennale pour que demain, encore plus et mieux qu’aujourd’hui, danse l’Afrique danse.