DOC A TUNIS 2019
Doc à Tunis, le festival du film documentaire, revient pour sa treizième édition sans interruption avec comme à son habitude une programmation pertinente et variée. Ce festival porté par une équipe jeune va mettre les projecteurs sur les questionnements de notre temps. Les questionnements qui secouent cette jeunesse perdue entre la fin des idéologies et la naissance d’un désir d’avenir en rupture avec le passé.
Un festival politique ?
Si nous considérons le terme politique en le ramenant à son origine grecque c’est-à dire ce qui a trait au citoyen alors effectivement ce festival est politique. Et comment ne pas l’être au regard des crises politiques de tout ordre qui fleurissent aux quatre coins du monde. La jeunesse d’aujourd’hui appartient à une génération qui paye le prix fort pour des choix économiques, idéologiques et climatiques qui découlent des politiques de la fin du XIXè siècle. Comment cette génération prend-elle en main son avenir ? Comment lutter contre des sociétés néo libérales dans lesquelles les pauvres sont de plus en plus pauvres et nombreux et où la planète est en danger croissant. De quel monde héritent-ils ? Entre guerres, exil, frustration et espoir cette jeunesse s’inscrit au cœur des questionnements de ce festival.
Le choix de cette thématique
Cette thématique s’est imposée à nous à travers les films documentaires d’une grande actualité sortis entre 2018 et 2019 dont les sujets sont massivement le réfugié politique, économique et climatique. Être refugiés est un statut difficile et contradictoire car personne ne leur offre une protection les faisant passer d’une tragédie à une autre. Un autre thème découle de ce dernier presque naturellement et pourtant si ironiquement : celui de l’identité. Car toutes les forces contestataires se rebellent à travers tous les continents en raison des mêmes maux mais ils ne s’unissent pas, faute sans doute d’idéologie constructive, au contraire ils s’opposent redoublant ainsi leur désespoir.
Durant les cinq jours du festival et dans cette urgence de revenir à l’essentiel du documentaire nous avons dégagé quatre axes qui nous permettront en présence des réalisateurs tunisiens et étrangers de questionner le rôle du film documentaire. Car dans une époque où l’image est omniprésente et le reportage est devenu à la portée de chaque personne possédant un Smart phone le documentaire est un genre qui devient de plus en plus essentiel car il n’est pas dans l’instant et dans l’éphémère mais c’est un travail de longue haleine qui propose une réflexion et présuppose une esthétique et une vision pour ne pas dire une philosophie.
Ainsi, cette treizième édition mettra la lumière sur le documentaire comme arme d’engagement social, elle questionnera le documentaire analysant l’art et la création puis grâce à un choix de films poignants nous verrons qu’être documentariste c’est s’engager aussi à filmer jusqu’à en mourir pour enfin voir comment le documentaire interagit, critique et dépeint l’exercice du pouvoir.